Le 05 novembre 2016
Theory monster: I post, therefore I am
Andrea Liu (New York/Berlin)
Performance le 2 et le 5 novembre, 18h à 20h
Des circonstances exceptionnelles nous oblige à annuler l'exposition d'Andrea Liu. Nous sommes désolées de cette situation et nous vous remercions à l'avance de votre compréhension.
Nous vous invitions à vous joindre à nous pour les performances qui seront présentées à la Centrale les 2 et 5 novembre prochain!
Cyber-selfing the “I” and the I/Me Cyber-couplet
Performance - 2 novembre, 17h à 19h
Le Ça du CyberSoi, le Moi du CyberSoi et le Surmoi du CyberSoi ont éclaté en 3 comptes Facebook distincts. Le Ça du CyberSoi s’est entiché de la prolifération de son image sur Facebook ; l’auto-indulgence de sa vanité était la seule preuve de son existence et de sa vitalité. Le Moi du CyberSoi était maussade, purulent d’envie face aux photographies de voyages de CyberAutre à son chalet d’été au bord de la mer. Le Surmoi de CyberSoi, avec un zèle missionnaire, affichait des nouvelles 4 fois par jour pour garder les gens vigilants quant à tout ce qui va mal dans le monde.
Sa mère a toujours dit au CyberSoi : Souviens-toi, les CyberAutres sont toujours là-bas, dans l’éther, latent ou actif : des globes épais et dé-individués de CyberAutres. Si une contagion s’infiltre, une diaspora fluide et diffuse pourrait soudainement se fondre en une circonscription temporaire.
Le CyberSoi entre sur l’autoroute et se heurte aux suspects habituels : CyberAutre 408 (le profil Facebook newshound), CyberAutre 207 (le plaignant morveux et choyé du Premier Monde), CyberAutre 714 (le profil Je-dois-protéger-ma-carrière-ma-marque), et CyberAutre 112 (l’énigmatique aphorisme zen)
CyberSoi se demande : « Comment est-ce que je désire mon CyberSoi en étant dans ce contexte d’assaut kaléidoscopique de fragments de CyberAutres ? (fiches de carrière, auto-révélation, polémiques, nécrologies, photographies de bébés, information logistique de réunions, récriminations extemporanées, plaintes du fil de nouvelles Facebook du choyé du Premier Monde.)
Une lecture-performance sur la détermination du “je” dans le CyberSoi et sur la construction des projections extériorisées de notre CyberSoi dans la présence observée des CyberAutres à la fois latents et actifs. La performance sera réalisée à travers un tour in-situ du fil de nouvelles Facebook d’Andrea Liu cette journée-même, qui sera retransmis en live-stream vers son auditoire Facebook.
Visitor One Thru Eight
Performance - Samedi 5 novembre, 18h à 20h
Le.la Visiteur.euse Un veut être intégré.e dans le grand récit sur l’appréciation de l'art. Le.la Visiteur-euse Deux croit au mystère, à l’inconnaissabilité et à l'ineffabilité de l'art. Le.la Visiteur-euse Trois croit au potentiel émancipateur des expériences extrêmes. Le.la Visiteur-euse Quatre aspire à des récits linéaires et à la narration émotionnelle. Le.la Visiteur-euse Cinq croit que l’art devrait être direct et viscéral, une offrande intime entre ami.e.s – il ne devrait pas avoir à être canalisé à travers le langage et la superstructure du monde de l’art. Chaque Visiteur-euse est une spéculation sur un.e hypothétique membre du public.
L’essai de Barthes de 1967 « La mort de l’auteur » rejette l’autorité monolithique et préfabriquée de l’auteur en tant que seul déterminant du sens d’un texte et salue la « naissance du lecteur » - les positions multiples du lecteur qui constituent les véritables producteurs de sens. Dans toute performance donnée, il y a une vaste réserve de ressources inexploitées : le public. Le public est un cristal à travers lequel différents désirs, idéologies, hypothèses, origines et préjugés sont réfractés, projetés, frustrés, apaisés, contestés ou remplis. « Visitor One thru Eight » habite divers modes de performance afin de mettre à jour quelles sont les conditions et les idéologies qui sous-tendent le spectatorat.
*L'installation accompagnant les performances jouit de la contribution des artistes Daniel Keller, Robert Ochshorn, Boris Van den Eynden et Kandis Williams.
Andrea Liu vit entre Berlin et New York, résistante recluse à la Postmodernité, elle nage dans un bain vaseux et amorphe de tirades trouvées sur twitter, de refus ludistes démodés ou encore de citations de Victor Burgin. Elle a participé à 16 résidences d’artistes, incluant: Atlantic Center for the Arts, le Musée des beaux-arts de Houston, Jacob’s Pillow, Ox-Bow (l’Institut d’art de Chicago), Millay Colony, Woodstock Byrdcliffe Guild, Art & Law Program, ZKU-Berlin, Christiania Researcher-in-Residence, Homesession Barcelona, Centrale Fies Liveworks Performance Act Award (situées aux États-Unis, en Allemagne, en Espagne, au Danemark, en Italie et en Lituanie). Elle a été l’une des participantes principales au sein du Anton Vidokle’s New Museum Nightschool. Elle a performé au S.A.L.E. Docks (événement associé à la 56e Biennale de Venise), au Dixon Place, à l’Artists Space (Movement Research Dance Improv Festival), au Centre d’art contemporain de Vilnius, chez NGBK, Flutgraben, au Berliner Festspiele (avec Chto Delat), à la Jan Van Eyck Academie Alumni Conference à the Affect Factory (NYU Performance Studies Conf) et a été la directrice / fondatrice du programme de bourses “Counterhegemony: Art in a Social Context”.
Elle a fait ses études de premier cycle à Yale et a ensuite étudié la critique littéraire au Centre Parisien D’Études Critiques. Elle s'est formée à la dance au Limon Institute, à la Trisha Brown Summer Dance Intensive et au MELT et a dansé pour les chorégraphes new-yorkais.e.s koosil-ja hwang, Jennifer Monson, and Elise Knudson. Son travail propose une approche performative de la théorie critique, en mettant sous tension la binarité image/texte et en analysant l'homogénéité de la production idéologique (et l’absorption) d’images. Son travail porte sur des dyades hybrides telles que: théorie/performance, texte/performance, texte/image, performance/discours politique, danse/discours politique.