L’exposition, positions, réunit le travail de trois jeunes peintres qui réaffirment un intérêt tout particulier pour la représentation du corps féminin et l’identité sexuelle. Par le moyen de peintures et de dessins figuratifs, les artistes touchent à des questions reliées à la construction complexe et parfois contradictoire du désir sexuel, ainsi qu’au chevauchement entre les expériences personnelles et les
stéréotypes féminins tels que véhiculés dans la pornographie. L’exposition, positions, présente trois approches et trois points de vue différents. Elle tente de stimuler la réflexion autour des questions complexes soulevées par les artistes.

Dans son travail en peinture, Selena Liss a longtemps été attirée par l’autoportrait et par l’utilisation de son propre corps comme point de départ. L’artiste décrit son approche comme une tentative de concilier différents aspects de son « moi » étant à la fois reliés et séparés: la vierge et la sirène, le féminin et le masculin , la fille et la femme. Ses peintures récentes touchent en partie ces préoccupations, tout en évoquant une certaine ambiguïté. Elles montrent des scènes qui sont non seulement peu plausibles, mais impossibles; elles représentent une fiction. À travers de portraits intimistes et une symbolique personnelle, le corps devient pour l’artiste un reflet de la réalité où le vrai et le fictif se chevauchent constamment.

Pendant quelque temps, les peintures de Doreen Wittenbols étaient basées sur la construction de drames psychosexuels fictifs qui intégraient des éléments autobiographiques. Depuis peu, l’artiste a renoncé à l’auto-représentation pour se situer en quelque sorte à l’extérieur de l’image. En se confrontant dans sa peinture à des modèles féminins de la pornographie, l’artiste déplace son questionnement vers la notion de voyeurisme. Elle décrit son approche comme une exploration subjective de la perception de l’industrie porno. À partir d’un sentiment d’ambivalence et d’absurdité suscité par ces représentations, l’artiste tente de déranger et d’interférer visuellement et métaphoriquement avec le caractère direct des gestes pornographiques.

Dans ses dessins, Chantal Rousseau fait hommage à des reines de beauté et des amateures-stars de l’industrie porno. En reconfigurant de manière ludique les stéréotypes féminins courants, elle tente de leur rendre leur humanité. Les dessins sont réalisés à partir d’assemblages d’images provenant de diverses sources telles les revues pornographiques et de « mud wrestling », la publicité, ainsi que de portraits de l’artiste. Figée dans des émotions extrêmes, des comportements répréhensibles, des états d’obsession ou de complaisance, la notion de beauté devient défigurée et les fantaisies sexuelles évoquées révèlent leur côté caché.