Du 20 novembre 2000 au 14 décembre 2000
LE MOIS DE LA PERFORMANCE 4E ÉDITION
du 20 novembre au 14 décembre 2000
L’art de la performance est intimement lié à l’histoire de La Centrale et à celle des femmes artistes. En 1976, des membres de la galerie («Powerhouse» à l’époque) ont fondé le Powerhouse Performance Space (PPS) qui s’avérait un lieu fort dynamique dans la communauté artistique. Depuis 1994, les membres de La Centrale ont décidé de renouer avec cet engagement en présentant tous les deux ans un événement unique à Montréal, LE MOIS DE LA PERFORMANCE.
Conçu dans un esprit d’ouverture, cette 4e édition du MOIS DE LA PERFORMANCE a adopté le profil d’un «laboratoire artistique» mettant l’accent sur la relève. Nous voulons ouvrir les portes à toutes les pratiques artistiques actuelles qui permettent d’élargir la notion de performance. La formule est bouillonnante puisqu’on y retrouvera une diversité d’activités. Il y aura non seulement des performances en galerie mais également des projets «hors les murs» dans des vitrines de commerces et sur un site extérieur. Les activités en galerie incluent une «intervention» se poursuivant pendant trois jours, une «soirée de performances» regroupant quatre artistes, dont l’artiste invitée Nao Bustamante, artiste pionnier en performance qui présentera pour la première fois une performance à Montréal. La salle de projet se transformera en «laboratoire» permettant à deux artistes de développer un «work in progress» pendant dix jours chacune.
Nous étions particulièrement sensibles aux productions qui incluent un certain «risque», c’est-àdire, une attitude qui valorise l’inconnu et l’imprévisible, ainsi que le processus et l’interaction avec le public. Les thèmes récurrents parmi les projets sélectionnés sont le questionnement ou l’abolition de frontières entre la performance et la vie, entre l’art et le quotidien, entre l’artiste et le public, entre la galerie comme lieu privilégié et la rue, entre l’espace privé et l’espace public.
Finalement, dans le but de célebrer, de s’offrir un moment d’échange et de réflexion, il y aura une «soirée finale» réunissant les artistes du mois et le public autour d’un grand buffet.
Une partie de la programmation du MOIS DE LA PERFORMANCE sera présentée à la galerie SAW à Ottawa, Vendredi le 1er décembre 2000.
LABORATOIRE
Du 21 au 30 novembre
IWONA MAJDAN (Montréal)
Dans la salle de projet.
Depuis 1996, on a pu voir les interventions et les performances de Iwona Majdan dans différentes galeries et centres d’artistes (tout récemment chez SKOL, en septembre dernier), mais aussi dans des lieux indépendants à Montréal. Le processus de travail de Iwona Majdan dépend essentiellement de la participation du public à ses interventions, ainsi que de ses réponses aux gestes du public. L’improvisation, le risque, la perte de contrôle sont des élements de base qui lui permettent d’explorer la notion de frontière lorsque l’art s’infiltre dans la vie et la vie dans l’art. Iwonkasuperstar vous attend !
HORS LES MURS
Du lundi 20 novembre au mardi 28 novembre
JILLIAN MCDONALD (New York) «Tailor Made»
Elle Corazon , 176 rue Bernard Ouest
En transformant la vitrine de commerce en un atelier de couture, Jillian Mcdonald sollicite le public d’abandonner un de leurs vêtements pour l’art. En proposant la transformation d’un objet familier et en le retournant ensuite à son propriétaire, l’artiste se questionne sur le statut de l’objet d’art : est-ce un vêtement si personne ne le porte ? Est-ce de l’art si quelqu’un le porte ? Quels sont les circonstances où un objet ou une action deviennent de l’art ? Surveillez les petites annonces dans les journaux !
Jillian Mcdonald vit et travaille à New York où elle enseigne au « Pratt Insitute » de Brooklyn. Depuis 1993, son travail en installation, en vidéo et en performance a été présenté à plusieurs reprises dans des expositions solo et de groupe, des festivals de film et de vidéo, ainsi que dans des événements de performances au Canada, à New York et en Irland.
HORS LES MURS
Jeudi 23 novembre 17h à 19h
SYLVETTE BABIN
Dans la grande salle Vendredi 24 et samedi 25 novembre, de 12h à 17h
Artiste interdisciplinaire, Sylvette Babin poursuit sa recherche par le biais de l’installation, la performance et la vidéo depuis une dizaine d’années. La technologie et le corps en tant que véhicule et moyen de communication est le sujet principal de ses réflexions. Le corps devient non seulement un objet d’auto-dérision, mais s’ouvre aussi à l’espace de l’autre. Ses performances explorent ce «no mans land» entre le spectateur et l’artiste et provoquent des situations où le burlesque et le tragique se chevauchent constamment.
Sylvette Babin a à son actif plusieurs expositions solo et collectives et a participé à de nombreux événements québécois et internationaux d’art in situ et de performance, tels que la Rencontre internationale d’art performance de Québec en octobre dernier. De plus, elle siège actuellement sur le comité de rédaction de la revue ESSE arts+opinions où elle a publié des articles sur la performance et l’art interdisciplinaire.
SOIRÉE DE PERFORMANCES
Jeudi 30 novembre, à 19h30
Dans la grande salle
Entrée : 8$ membres; 5$
Avec DJ mim
VICTORIA STANTON ET SUSANNE DE LOTBINIÈRE-HARWOOD (Montréal)
Le langage - matériau que Victoria Stanton et Susanne de Lotbinière-Harwood utilisent et interrogent toutes les deux dans leurs pratiques respectives - forme la matière première de leur performance en duo. Au moyen des langages et des langues - le français, l’anglais, le langage corporel - elles explorent des questions touchant à leurs intérêts communs, et ce sous forme de dialogues, de jeux chorégraphiés de sons et de mouvements.
Victoria Stanton, travaille principalement avec la parole et le texte. Elle a réalisé de nombreux projets à travers le Canada incluant des performances, des interventions en direct à la radio, des livres d’artistes, des projets d’art postal, des publications indépendantes et des enre-gistrements sur «CD». En 1996, elle formait le duo Officious Little Students avec l’écrivain Vincent Tinguely, avec qui elle collabore encore aujourd’hui.
Ayant étudié en littérature et en histoire de l’art, Susanne de Lotbinière-Harwood s’est spécialisée en tant que traductrice en arts visuels et en littérature féministe. Elle a à son actif de nombreuses publications dans des revues théoriques et féministes au Canada et aux États-Unis, ainsi que de nombreux ouvrages de traduction en collaboration avec des artistes, des musées et des galeries. Dans les années quatre-vingts, elle a présenté plusieurs performances dans le milieu des arts visuels. Depuis 1989, elle a déplacé son lieu d’action vers le milieu universitaire où elle pratique depuis le «performative lecturing».
NAO BUSTAMANTE (San Francisco) «Sans Gravity»
Nao Bustamante, originaire de San Joaquin Valley en Californie, vit et travaille à San Francisco. Elle est reconnue comme artiste pionnière dans le domaine de la performance, dans lequel elle oeuvre depuis 14 ans. Pour la première fois, elle présentera son travail à Montréal. Sa pratique en performance s’inscrit dans l’art corporel en utilisant de façon critique des stéréotypes associés au corps et à la sexualité féminine. En frôlant les limites et la vulnérabilité du corps elle provoque chez le spectateur un sentiment d’ambivalence entre le sensationnalisme et la culpabilisation.
Nao Bustamante a réalisé de nombreux projets en tant qu’écrivaine et commissaire. Son travail a été présenté au Mexique, en Asie, en Afrique, en Europe, en Australie, au Canada et aux États-Unis.
LOUISE DUBREUIL (Montréal) «Poli Positive vous prépare les meilleures recettes d’amour »
Artiste interdisciplinaire et féministe engagée, Louise Dubreuil conçoit ses performances comme des aventures créatives dans lesquelles l’intuition, l’intellect, l’humour et l’improvisation font partie intégrale. Dans la peau de son personnage de «Poli Positive» elle nous présentera ses meilleures recettes d’amour : «Soyez assuré que Poli Positive vous fournira avec la plus grande compétence, une panoplie d’intuitions, d’émotions et, bien sûr, de l’amour de la plus haute qualité.».
Depuis 1995, Louise Dubreuil est membre fondatrice du groupe Images de femmes et du collectif l’AME ART, qui organise chaque année des expositions collectives dans des vitrines commerciales du quartier Mile-end à Montréal. De plus, elle fait actuellement partie d’un collectif d’artistes de performance et d’improvisation, le Play Group. On a pu voir ses performances dans des centres d’artistes et des festivals de performance à Montréal.
LABORATOIRE
Du mardi 5 décembre au jeudi 14 décembre, de 13h à 17h
DIANE BORSATO (Montréal) - «The Self-Love Project»
Dans la salle de projet
Diane Borsato travaille étroitement avec le public et avec des groupes de personnes en investissant différents contextes, tels que la galerie, le lieu domestique, mais aussi l’espace public. Les thèmes de la nourriture, l’excès, l’amour, la courtoisie et la solitude agitent son travail. Elle porte une attention particulière à l’humour inattendu, à la beauté et à l’horreur qui peut se retrouver dans nos relations avec les autres ainsi qu’aux substituts sous forme d’objets « réconfortants ». Lors de sa performance, Diane Borsato offrira de partager ces expériences avec vous!
Oeuvrant dans le domaine de la sculpture, de l’installation in situ et de la performance, le travail de Diane Borsato a été présenté régulièrement dans des expositions solo et collectives à Toronto et à Montréal.
HORS LES MURS
Du vendredi 1 décembre au mercredi 6 décembre
GERMAINE KOH (Toronto) - «Watch»
Artiste conceptuelle, Germaine Koh oeuvre principalement dans le domaine de l’installation, des arts médiatiques et de l’art public. Elle décrit son travail comme étant «excessivement minimaliste». Dans sa performance elle sera assise sur une chaise dans une vitrine de commerce et offre ainsi à elle et aux passants la sécurité et la distance de s’observer librement. Un acte d’endurance et un défi qui, par sa simplicité, provoque des questions sur les responsibilités non-dites dans nos interactions sociales dans l’espace public.
Le travail le Germaine Koh a été présenté dans plusieurs événements internationaux d’art contemporain, ainsi que dans de nombreuses expositions individuelles et collectives au Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Australie et en Europe.
Du vendredi 8 décembre au jeudi 14 décembre
JOELLE CIONA (Vancouver) - «Rêve lucide»
Marché clandestin vidéoclub, 325 Ontario Est
Joelle Ciona s’inspire de la vie des insectes et utilise leurs comportements comme métaphore d’aspects élémentaires de l’existence tels que la sexualité, la lutte, la répulsion, la consommation, le désir et la transformation. Par le biais de l’art corporel, elle explore les états émotionnels reliés à des processus physiques qu’elle reproduit de façon excessive. Ses performances, bien qu’étrange et à l’occasion repoussantes, font échos aux comportements humains, individuels et sociaux.
Joelle Ciona vit et travaille à Vancouver. Elle oeuvre principalement dans le domaine de la vidéo et de la performance, intégrant ses connaissances et ses intérêts en architecture de paysage. Son travail a été présenté au travers du Canada et aux États-unis.
Dimanche, le 10 décembre, à 16h
VIDA SIMON (Montréal) - «Effigy»
Au coin sud/est de la rue Duluth et de l’avenue du Parc
Dans son travail, Vida Simon s’intéresse aux climats locaux des quartiers et au public qui ne prévoit pas nécessairement une rencontre avec l’art contemporain. Avec la performance effigy - développée et présentée en collaboration avec Jack Stanley - Vida Simon rend hommage à l’écrivaine Clarice Lispector qui lui sert de source d’inspiration. Ce qui attire l’artiste vers les écrits de cette auteure brésilienne est la sensation extrême d’intériorité, sa liaison avec le monde sensoriel, avec la différence sexuelle, ainsi qu’avec la terre et la faune. En se promenant dans la ville avec une charrette de marionnettes, sa performance sera ponctuée d’actions impromptues et se terminera lors du rendez-vous dans la clairière près du Parc Jeanne-Mance.
Le travail de Vida Simon comprend l’installation in situ, l’écriture, le dessin, des projets de livres d’artistes et la performance. Elle fait actuellement partie d’un collectif d’artistes de performance et d’improvisation, le Play Group, à Montréal. Pendant quatre ans, elle organisait avec Jack Stanley des expositions et événements pour le lieu d’exposition a room under the stairs à Montréal.
SOIRÉE FINALE
Jeudi 14 décembre à 18h
Dans la Grande Salle
AVEC LES ARTISTES DU « MOIS » ET LE PUBLIC
Modératrices : Karen Spencer et Melody Young
«A good dinner is of great importance to good talk. One cannot think well, love well, sleep well, if one has not dined well.» (Virginia Woolf, A Room of One’s Own)
À partir des grandes lignes d’intérêt démontrées par les pratiques des artistes du «Mois», nous aimerions discuter et réfléchir sur les enjeux autour de la performance et les pratiques artistiques actuelles qui y sont reliées. Vous êtes cordialement invité à vous joindre au rendez-vous rassemblant artistes et public autour d’un buffet alléchant. Bienvenue à tous et à toutes !