L’oeuvre de Sharon Kivland s’inscrit dans un contexte théorique qui inclut les écrits féministes de Luce Irigaray, mais aussi ceux de Freud et de Lacan. Le bonheur des femmes représente la suite de son travail récent portant sur les notions de produit, d’échange, de consommation et sur la nature sexuée de ces relations. L’exposition consiste en une série de photographies montrant les jambes et les pieds de la clientèle féminine dans les départements de parfums des grands magasins à Paris. Au-dessus de chacune, des adjectifs associés aux attributs féminins se démarquent de façon subtile des murs blanc. Ce sont des noms de différents parfum tels que «allure», «trésor», «fragile» ou «amazone».

Le bonheur des femmes est un complexe foisonnement de thématiques qui renvoie non seulement au marché et à l’activité de faire les courses, mais aussi à la «valeur d’échange» et d’«usage» de la féminité ainsi qu’aux choréographies de regards et de mouvements dans les espaces publics. En juxtaposant images et mots connotés, l’artiste cherche à démystifier les notions de fétichisme, de désir et du langage reliées aux définitions patriarcales de la femme.