Le travail de Gabrièle Fontana prend la forme d’une reconstitution de traces, d’empreintes et d’inscriptions affleurant à la surface des sculptures. Une «mémoire géographique (et) somatique» semble ainsi émerger sur le sol de la galerie.

L’approche de l’artiste s’apparente aux processus vitaux, tels que la croissance et la décroissance, le flux et le reflux. En associant des mouvements contraires, ses gestes fluidifient et structurent, fragilisent et renforcent, tracent et évitent. Par la prise d’empreinte d’un matériau sur l’autre, le plâtre témoigne de l’impact d’un mouvement. Par le phénomène de l’évitement, l’empreinte laisse une trouée.

Le travail s’élabore avec des matières premières. Le mouvement des matières rendues fluides est tantôt laissé à son expansion naturelle, tantôt repoussé et contrarié. Dans ce processus ininterrompu de transformations, le geste est poussé à son extrême limite : il affine la matière, ou, au contraire, l’amplifie.

Texte : Gabrièle Fontana