Du 15 novembre 2021 au 21 novembre 2021
Eat, prey, lust
Résidence Instagram
Le projet de résidence instagram Eat, prey, lust est une satire sur le self-care occidentale. Les membres du collectif Gaslighting Joy, Sophie-Anne Bélisle et Fadwa Bouziane, l’une établie à Montréal (QC) et l’autre à Squamish (BC), se feront livrer l’une à l'autre des bouquets de fleurs. Les artistes utiliseront les bouquets comme accessoires dans leurs performances afin de dialoguer entre elles sur la plateforme.
Dans ce projet, chaque performance critique le self-care occidental tout en proposant des solutions absurdes permettant d’imaginer des formes de self-care plus radicales. La résidence Instagram s’ouvrira par l'idée du bonheur eurocentrique qui maintient le statu quo d’une société patriarcale colonialiste, tel que théorisée par Sara Ahmed. Les artistes observeront ensuite comment la colère, une émotion habituellement perçue comme négative, peut être au contraire une forme de care. Cette recherche sera basée sur le texte The Uses of Anger d'Audre Lorde. Le projet se terminera sur la théorie de la honte. Eat, prey, lust s’axe sur les différents moyens de réapprivoiser la honte afin qu’elle amène à des désirs auto-érotiques, tels que l’écrivent Eve Kosofsky Sedgwick et Paul B. Preciado.
Cette collaboration est un projet d'amitié et de soin dans un contexte où les connexions interpersonnelles sont souvent négligées par le système capitaliste et patriarcal. La pratique des artistes répond aux événements entourant le mouvement Black Lives Matters, aux tabous concernant la monoparentalité, et d'autres injustices qui sont devenues encore plus flagrantes avec la pandémie. Comme plusieurs autres artistes en situation de précarité, Sophie-Anne Bélisle et Fadwa Bouziane sont entrées en mode survie et leur capacité à être créatives s’est drastiquement affaiblie. Ce projet est une façon d’insuffler de l’espoir et stimuler un désir vital de créer.
Gaslighting Joy, est une collaboration entre les artistes Sophie-Anne Bélisle et Fadwa Bouziane. Par le passé, elles ont travaillé sur des projets intégrant l’art à l'espace public, notamment pour le projet 1-800-POESIE lors de la 16ème Biennale nationale de sculpture contemporaine à Trois-Rivières et État/Transmutation, installation réalisée dans le cadre de la 5ème édition d’Art Souterrain à Montréal. En intégrant des micro-interventions artistiques dans leur quotidien, elles créent des espaces de redéfinition du bonheur qui résiste aux normes imposées par le capitalisme patriarcal.
Suivre La Centrale sur Instagram pour voir le projet
Image : Fadwa Bouziane, bouquet 1a (tiré du projet Eat, Prey, Lust), 2021 & Sophie-Anne Bélisle, bouquet 1b (tiré du projet Eat, Prey, Lust), 2021.