Mon travail a longtemps traité de la mortalité, de la mémoire et du labeur. Ce travail caractérisé par son intensité et sa répétition, consistait en l’utilisation abondante de matériaux chargés de significations tels les cheveux ou les vêtements usagés. Mon expérience avec le travail était souvent une de lourdeur et de gravité. Je souhaitais une expression plus joyeuse du processus de travail.

Les deux pièces de cette exposition sont un départ dans la réalisation de ce souhait, tout en maintenant un lien avec l’histoire, les mythes et l’expérience. Les huit chandeliers en plexi-glass dans l’installation Crown, démontrent un monde d’enchantement féminin. Ils sont sans corps, transparents et extatiques. Libérées de la vicissitude de la chair, ces figures en rotation lentes lèvent leurs mains ouvertes dans un enlancement d’esprit et de cosmologie. Dans la salle de projet, drop out évoque aussi le moment d’extase, un moment qui semble au premier abord grossier. Plus de 5000 canettes de Coca-Cola vides sont arrangées avec soin au sol pour former un motif incorporant des fleurs et des signes de paix. Une séquence d’images vidéo de la performance, coke dump, montre l’artiste ouvrant et vidant à répétition, des canettes de Coca-Cola sur le sol.

Malgré le fait qu’initialement l’acte de jeter la boisson pourrait être perçu comme un geste critique, le plaisir du gaspillage teinte n’importe quelle raison-d’être politique ou morale insinuée par l’oeuvre. Les notions archaïques de cadeau et de sacrifice traitées par l’artiste dans son travail antérieur peuvent servir de modèles plus appropriés pour comprendre ces oeuvres récentes.

D’après un texte de Marcus Miller