Le 09 juin 2016
Terra Traces
kimura byol-nathalie lemoine
Sonja Zlatanova
Soirée projection Jeudi 9 juin, 19h
Co-commissarié pat Sonja Zlatanova & kimura byol-nathalie lemoine
avec la participation de WMM (Women Make Movies) et de star kim project.
Une programmation vidéo qui croise deux générations de femmes artistes qui travaillent à même leurs vécus, explorant le traumatisme lié à leurs expériences de la guerre, aux conséquences du colonialisme sur la filiation depuis l’angle de l’adoption, de la migration et de la (re) construction d’une identité quand le territoire identifié comme sa terre natale est colonisé ou devient territoire de guerre. Ces œuvres questionnent aussi les rapports entre pouvoir politiques et patriarcat.
Tracey Moffatt
Night Cries : A rural tragedy, 1990, 16 mm (digital version), experimental, colors, 17:00, Australia
‘Night Cries is about “loving and hating your mother”, says Tracey Moffat.
Inspiré par 'Jedda', Moffatt ressuscite les deux personnages principaux et les propulse 30 ans dans le futur, transformant la relation en la mère et l’enfant dans un rapport entre soignant et invalide. Sur un lieu isolé en Australie se dresse une ferme aux contours surréalistes. Là, une femme aborigène dans la quarantaine, soigne sa mère adoptive mourante. Les gestes des la fille adoptive sont précis et attentifs. Nous sentons ses frustrations du devoir, sa colère réprimée, son besoin de chaleur et d’amour, sa solitude. Ses souvenirs et des rêves l’envahissent, affectant sa patience et son courage jusqu'à ce que la vieille femme meurt nous faisant partager l'immense sentiment de perte de la fille.
Tourné entièrement dans un studio, la puissance de Cris Nocturnes: Une tragédie rurale se trouve dans le paysage chamarré traité artificiellement et d’une bande son soigneusement construite. L'environnement contribue à une autre personnalité…une force immuable inflexible.
Adela Jušić
Kad ja umrem, radite šta hoćete (When I die, you can do what you want), 2011, Video, experimental, 19:24, Bosnian-Herzegovinian (+ English subs)
Je me suis filmée teignant les cheveux de ma grand-mère. Après sa mort, j'ai écrit toutes les histoires qu'elle avait l'habitude de me raconter et en fait un narratif. À travers son histoire personnelle, on peut facilement imaginer la réalité socio-politique qui entourait sa vie et qui, d'une certaine manière, persiste encore dans la société contemporaine en Bosnie d'après guerre.
Khadija Baker
Syrian Wedding, 2009-2012, video,experimental, colors, 5:52, Québec/Canada
Je crée des installations qui combinent la vidéo, le textile et le son. Mon travail explore des thèmes sociaux et politiques liés à la persécution, au déplacement, à la mémoire et à la perte.
Marie Dauverné
Sewenir, 2014, video, experimental, colors, 3:32, Québec/Canada
Partir, ça tire. Rester, c’est compliqué. Film expérimental sur les traces laissées par les départs sans retour, qui tient en deux mots cousus sur le bout des doigts.
Artists
Tracey Moffatt (Australienne, b. 1960) est une réalisatrice, vidéaste et photographe dont les expériences stylistiques sont puisées dans la culture populaire et son propre vécu, dans l'examen des sujets tels que l'assujettissement des Autochtones, la domination maternelle, les stéréotypes de genre, et la division de classe.
class division.
Née en 1982 à Sarajevo, Adela Jusic a vécu sa jeune adolescence au coeur de la guerre de Bosnie qui dura trois ans, de 1992 à 1995. L'oeuvre qu'elle développe est principalement liée aux questions de mémoire , de tragédie personnelle et à son expérience de la guerre. Travaillant principalement avec la vidéo et le texte, son oeuvre se révèle à la fois cathartique et objective, mettant les événements à distance afin de poser un regard critique et reconsidérer la nature de la guerre. Sa pratique, socialement engagée et clairement féministe, questionne aussi les conditions patriarcales et les stéréotypes liés aux genres encore très ancrés dans la société Bosniaque. Elle est aussi co-fondatrice de l'asssociation pour l'art et la culture "CRVENA" à Sarajevo où elle a choisi de rester vivre et travailler.
Khadija Baker est un artiste multidisciplinaire montréalaise d'origine kurde-syrienne. Ses installations explorent des thèmes sociaux et politiques centrés sur l'incertitude d’une appartenance à une terre d’origine et l’incertitude d’une appartenance liée à une terre d’accueil. Ses œuvres traitent de la persécution, de l'identité, du déplacement et de la mémoire. En tant que témoin d’événements traumatiques, ses sentiments non résolus d’appartenance font partie de son expérience. Ses installations multidisciplinaires (textile, sculpture, audio/vidéo) impliquent la narration et la performance pour créer des espaces actifs pour l'empathie et une meilleure compréhension participative. Son œuvre la plus récente explore les aspects sociaux de la violence dans le monde arabe et en particulier la façondont elle affecte les femmes et les enfants.
Animal montagnard transnational adapté au milieu urbain, je suis inspirée par l'artisanat de ma grand-mère, les histoires dessinées en tous genres, les artistes engagés. Je donne des ateliers de dessin et de micro-récit performatif. Mes histoires ont circulé au Québec, au Canada, aux États-Unis, en Équateur et en France. Adepte régulière de projets collaboratifs, je suis aussi une addict au roller derby.
Co-curators
Sonja Zlatanova
Né en Macédoine, l'ex-Yougoslavie, Sonja Zlatanova a vécu en Europe avant de s'installer à Montréal en 2012. Elle est titulaire d'une maîtrise en arts visuels de l'École nationale supérieure d'Arts de Paris-Cergy et a principalement exposé en Europe. Elle a également travaillé en tant que coordonatrice et commissaire pour des plates-formes de diffusion, tant institutionnelles que alternatives.
L'oeuvre de Sonja Zlatanova est polymorphe, alliant photographies, vidéos, installations, performances, dessins et broderies. Sa pratique s’inspire des situations et actions du quotidien et des environnements qui concentrent et conditionnent le corps. Le corps dans le travail Zlatanova n’est pas figuratif, il est plutôt exploré comme le véhicule du sensible et du social.
byol-nathalie kimura-lemoine est un.e artiste multimédia et commissaire né.e en corée (du Sud), éduqué.e en belgique, et immigré.e au canada. Ses thèmes de prédilections sont l’identité diasporique, le questionnement des genres, et les jeux de mots.