Au centre de l’oeuvre Empire Line se trouve une femme portant une robe inspirée du style «empire». Une projection vidéo montre la femme marcher dans l’eau jusqu’à immersion complète. À voir la robe changer de couleur, on s’aperçoit qu’elle est entièrement constituée de sachets de thé. Avec la création de cette robe, l’artiste fait référence au début du XIXe siècle, lorsque l’empire colonial britannique atteignait le sommet de sa puissance. Les structures et hiérarchies post-colonialistes, affectant la vie sociale, politique et économique d’aujourd’hui, ont été établies à cette période. Au travers de Empire Line, Antonia Hirsch revisite les champs sémantiques du corps féminin, de la culture et du post-colonialisme. La notion de purification évoquée par l’immersion du corps dans l’eau devient ambiguë et se confond avec la souillure. En utilisant le thé comme métaphore des échanges culturels et économiques, cette oeuvre jette un regard ironique sur la notion d’immersion culturelle.

fluid space traite des questions de déplacement, de nationalité et d’utopie. L’oeuvre établit un parallèle entre le voyage et l’articulation de mots. Évoquant un voyage à la fois intérieur et extérieur, fluid space utilise l’image de l’eau en faisant appel aux caractéristiques parallèles des ondes acoustiques et des vagues de l’océan. La trame sonore est composée de nombreux sons qui émergent et disparaissent. Une voix prononçant des mots tantôt en anglais, tantôt en allemand, se confond avec des sons d’eau et de respiration. Pour l’artiste, le passage d’une langue à l’autre occasionne parfois des pertes de contrôle qui peuvent être libératrices, semblable à la sensation agréable de flotter sur l’eau, mais elle peut être menaçante comme la sensation de se noyer.